Après les débuts un peu compliqué de ce petit tour du sud de la France à vélo puis la découverte du Canal du Midi et de Carcassonne, nous voilà désormais arrivé.e.s au 5ème jour du parcours qui fut pour moi la vraie entrée dans le Midi car j’y ai retrouvé de nombreux souvenirs sensoriels – notamment olfactifs – de mes jeunes années. Et oui, il y a des choses que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, surtout quand votre mémoire fait des connexions pour vous, sans que vous n’ayez rien à faire 🙂
De Carcassonne à Narbonne
Je ne vais pas laisser le suspens planer plus longtemps : la portion de piste entre Carcassonne et Ventenac-en-Minervois (et sans doute jusqu’à Béziers) est très riche et tout simplement superbe ! On y croise des platanes, des pins parasols, des saules, des frêles, des peupliers… C’est vraiment l’un de mes passages préférés sur tout le parcours : Les paysages changent totalement et les petits villages que l’on traverse sont plein de charme.
Les douceurs du Midi le long du Canal
C’est vraiment à partir de ce moment là que j’ai retrouvé les odeurs du Midi de mon enfance qui revinrent comme par enchantement grâce à la douce symphonie des cigales et des grillons qui mêlent leurs chants au murmure du vent soufflant sur les feuilles des pins et des hautes herbes pendant que les bateaux de plaisance glissent sur l’eau calme du canal. Moment de plénitude absolue. Fort bonheur intérieur, plus rien ne compte hormis ce moment hors du temps, qui vous emplit de sérénité.
Pour rejoindre Narbonne depuis Carcassonne, on doit s’éloigner des sentiers qui longent le Canal du Midi et par conséquent, après Ventenac-en-Minervois, j’ai dû quitter ce havre de paix pour rejoindre une départementale bondée (c’est l’été !) de voitures et de camions. La belle ville de Narbonne – après le passage de la zone industrielle – est super agréable puisque l’on arrive directement sur le canal de la Robine ! Cette nouvelle voie fluviale m’ouvre les bras et j’en profite pour faire un tour sur les quais et dans la ville puis je vais installer ma tente dans un camping situé à plusieurs kilomètres de là, un peu crevée après ces quelques jours de vélos et de visites.
De Narbonne à Béziers
Le lendemain, je refais les bornes qui me sépare du centre ville (les joies du camping) et j’arpente un peu plus la ville, alternant entre vélo et balade à pied. En trouvant une place sympa, je me pose une heure pour prendre le petit déjeuner en terrasse. Le vent souffle pas mal et le ciel est un peu gris.. Je sais déjà que la route qui mène jusqu’à Béziers ne va pas être très cool : Comme d’habitude, des voitures partout et des camions. Cet itinéraire par la départementale, est sans doute, totalement envisageable le reste de l’année, mais là, en plein mois d’août, avec les gens qui roulent comme des taré.e.s, non merci.
Pensant à cette journée galère, je m’entends dire à la serveuse : « Elle est loin la gare ? » ce à quoi, elle répondit : » Oh non, à 500 mètres ». Le dernier argument en faveur de mes cuissots fatigués avait été prononcé. Je me rends donc à la gare et chope un TER 5 minutes plus tard (course folle avec le vélo chargé dans les escaliers, comme à chaque fois dans toutes ces satanées gares de France). En quelques minutes et sans effort, la ville de Béziers était là, belle et ensoleillée.
Mes impressions sur Béziers
Je ne connaissais pas du tout cette ville et à vrai dire l’intonation de son nom « B-E-Z-I-E-R-S » ne m’inspirait pas beaucoup, comparativement à des villes avec des consonances plus entraînantes comme Carcassonne ou Narbonne par exemple. Et bien, très belle surprise cette ville ! On se perd facilement dans ces rues commerçantes et ses ruelles. Ayant vécu quelques mois à Madrid, j’ai été frappée par les similitudes architecturales qu’elle entretient avec ses consœurs espagnoles. Parfois, j’avais vraiment l’impression de me promener à Lavapiès ! (un quartier populaire que j’adore, au sud de Madrid)
Les Halles de Béziers aussi m’ont fait penser à celles que l’on trouve à 700 mètres environ de la Plaza del Sol au cœur de la cité madrilène. D’ailleurs, on entend parler espagnol dans les rues et la féria qui a lieu tous les ans autour du 15 août nous rappelle que nous sommes proches de ce beau pays voisin ! En résumé, Béziers, on y trouve des ruelles pittoresques et un arrière pays bon en bouche : What else ? Après cette belle découverte, de nouvelles péripéties arrivent…