Elsa Dorlin est philosophe, professeure à l’Université Paris VIII, on lui doit des travaux importants sur la généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française.
Qui n’a pas imaginé rendre les coups qu’on lui donnait? Mais avons-nous tout.e.s également le droit de nous défendre? Quelles sont ces vies qui restent sans défense? Pour Elsa Dorlin, il ne s’agit pas tant d’apprendre à se battre, que de désapprendre à ne pas se battre. L’autodéfense devient ainsi non pas le moyen d’obtenir une reconnaissance politique ou un statut, mais une façon de politiser directement les corps.
Elsa Dorlin était l’invitée de Radio Grenouille, une radio associative, à propos de son livre « Se défendre. Une philosophie de la violence ». Elle met au jour un dispositif de pouvoir qui légitime la défense pour certain.e.s et l’interdit pour d’autres.
Adèle Van Reeth reçoit Elsa Dorlin à propos de la transgression telle qu’elle est pensée par les théories féministes et queer .
« Si la référence au sexe traduit une réalité universelle, la construction sociale du genre est variable dans le temps et dans l’espace ». La théorie du genre élaborée aux Etats-Unis sous l’impulsion de mouvements féministes dans les années 60 n’est pas explicitement désignée, mais c’est une référence directe.
Pourquoi nie-t-on à certain.e.s la possibilité de se défendre soi-même quand d’autres semblent toujours bénéficier de la « légitime défense » ? La philosophe Elsa Dorlin a mené l’enquête historique.
Quoi de commun entre les suffragettes qui, au début du XXe siècle, se mettent au Ju Jitsu, le désarmement systématique des esclaves, la thanato-éthique des juifs du ghetto de Varsovie, les bataillons d’Amazones de la Révolution Française, le Black Panther Party ou les justiciers vigilants gays et trans des Lavender Panthers ? Une certaine philosophie de la violence, c’est à dire une manière de se défendre, répond Elsa Dorlin. Une pratique et une théorie de l’autodéfense, soit le contraire de la fameuse « légitime défense », celle qui voudrait tout excuser.
À l’occasion de la 11ème édition du Women’s Forum en 2015, Cultures Monde de Florian Delorme consacrait une semaine aux droits des femmes et aux inégalités de genre. La première des quatre émissions de la série posait la question : y a-t-il un bon et un mauvais féminisme ?
Pour répondre à cette question, interrogeant des figures de la chanson en Amérique telles que Nicki Minaj et Beyoncé, mais aussi l’émergence d’un féminisme musulman, il avait invité la philosophe Elsa Dorlin et les sociologues Christine Delphy et Malika Hamidi.
Quel a été le fait marquant de la période de confinement ? Pour la philosophe Elsa Dorlin, ce sont les violences policières. Elle a écrit sur la race, le féminisme mais aussi la violence : ressource vitale qui subsiste quand on n’a plus rien, quand on n’est plus rien, même plus un sujet de droit.
Une histoire de la violence, une généalogie de l’autodéfense politique, « pensée comme nécessité vitale, comme pratique de résistance ». Qu’est-ce que la violence fait au corps et ce qu’elle met à nu ? quel sujet révèle-t-elle ?
Politiser la peur que connaît le corps dans l’agression, c’est un moyen de faire prendre conscience de la violence des agresseurs car depuis des décennies la paranoïa blanche américaine définit le corps africain-américain comme agressif, dangereux.
Service Public avait reçu trois jeunes philosophes (dont Elsa Dorlin) appartenant au cercle de la relève du monde de la pensée française.
Œuvres d’Elsa Dorlin
- Se défendre, une philosophie de la violence
- La matrice de la race, généalogie sexuelle et coloniale de la nation française
- Sexe, genre et sexualités
- Sexe, race, classe. pour une épistémologie de la domination
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