La réputation de ce film n’est plus à faire…mais puisque tu veux quelques raisons de le mater.. les voici :
Il a déjà remporté 3 oscars et un Golden Globe !
C’est historique, le film balance la sauce direct : Meilleur film, meilleur scénario et meilleur second rôle masculin pour Mahershala Ali (les fans de House of Cards le reconnaîtront). Généralement, quand on part avec cette base, c’est plutôt bon signe. Dans ta vie sociale, soit tu fais semblant d’avoir vu des films, soit tu les mates (et ça c’est mieux).
Harcèlement, drogue, misère et homosexualité refoulée, ça vend du rêve…
On est d’accord, ça rebute un peu ce slogan de bas étage. Tu te dis que le réalisateur a perdu un gros défi avec ses potes bourré.e.s et qu’il a essayé de caser tout ce qu’il pouvait dans son long métrage. Faut pas avoir peur, laisse-toi tenter par cette histoire assez unique dans son genre qui aborde plusieurs thématiques de manière frontale tout en évitant la surenchère de pathos et ça, c’est rare quand même.
Des personnages de dealers de drogue plus complexes que d’habitude !
Les amerloques nous fascinent par les grands écarts qu’ils/elles peuvent opérer entre leur puritanisme outrancier et les productions audiovisuelles qu’ils/elles pondent. Là, ce film est parvenu à nous faire entrer dans l’univers de la drogue tout en rendant aux personnages qui font vivre ce trafic, une humanité confondante. C’est beau, c’est précieux, bravo les ricain.e.s.
Brad Pitt (qui ne supporte pas de la merde) est l’un des producteurs
Le beau gosse est parfois derrière certains films ambitieux. 12 Years a Slave par exemple, le film aux trois oscars, vous vous souvenez ? Et oui, on ne le sait pas forcément mais le Brad (a priori de nouveau célibataire) produit beaucoup et de belles choses en plus. Le gars est riche mais réinvestit dans le business du cinoche. T’avais l’air d’avoir deux neurones quand t’as débuté mais tu t’es rattrapé depuis. Bravo mec.
Que des noir.e.s, dans un film réalisé par un.e noir.e, en France, t’as rarement vu, cherche pas !
Les productions hexagonales ont du mal à investir dans ce qu’on appelle désormais la « diversité » (qui désigne en fait toutes les personnes qui ne sont pas blanches ou qui sont perçues comme non blanches). Le blanc = l’universel. L’homme = L’universel. L’hétérosexualité = l’universel. Tu vois la parade. Heureusement, de nouvelles figures émergentes sortent tout de même (enfin un peu) du sous-bois : Amandine Gay, Alice Diop et le réalisateur Lucien Jean Baptiste, entre autres !
Deux hommes noirs qui brisent les conventions de leur(s) milieu(x) pour se kiffer
Le film est construit en trois étapes. Au départ, l’enfant, l’adolescent puis l’adulte. Oui, c’est donc l’histoire d’un enfant qui devient adulte (comme pas mal de gens, c’est vrai). Mais ce qui est beau, fort, intelligent, dément, c’est que pour la première fois, on voit deux noirs – évoluant dans un environnement social qui favorise une seule forme de masculinité et dans laquelle l’homophobie est banalisée et obligatoire – qui s’aiment fort. Vers la fin du tabou absolu ? On dit miaou, câlin. Tendresse. Amour, toujours !