Si vous suivez les aventures de ce petit tour du sud de la France à vélo depuis le début, vous savez que j’ai commencé le trajet à Brive pour finalement dormir à Souillac puis qu’ensuite – grâce au TER – j’ai pu sauver mes jambes de douleurs intenses en rejoignant directement Toulouse et savourer les paysages le long du Canal du Midi. De là, j’ai pu visiter Carcassonne, Narbonne et Béziers. A ce niveau du périple, nous en sommes au 7ème jour et il reste quelques mésaventures et de très bons moments ! 🙂
De Béziers au Cap d’Agde
Comme à chaque fois que je voyage en France ou ailleurs, je n’ai pas de plan définitif quant à l’itinéraire emprunté pour la journée, même si dans l’absolue, il était raisonnable de s’arrêter quelque part entre Agde et Sète en partant de Béziers. Alors que je n’avais eu aucun problème pour trouver des places dans les campings le long du Canal du Midi, une fois plus proche de la côte, les affaires se compliquèrent ! J’arrive donc tranquillement à Agde puis en faisant encore plusieurs bornes, au Cap d’Agde. Et là, en écumant plusieurs campings, plus aucune place de disponible !
Douce France: Du Cap d’Agde à Sète
Je reprends donc mon vélo et pars en direction de Sète. Une ville qui m’est familière car je suis allée plusieurs fois à Mèze (une ville voisine) quand j’étais jeune pongiste, que ce soit pour des championnats nationaux ou des stages. Cette piste cyclable entre Agde et Sète est magique car c’est une descente de plusieurs kilomètres qui longe la mer à côtés des dunes de sable !
Par contre, une fois arrivée, j’ai déjà fait pas mal de kilomètres entre Béziers et Sète, je n’ai plus que 5% de batterie, mon powerbank est déchargé et les campings que j’ai contacté affichent complets ! En plus, l’Office du Tourisme de la ville n’a pas le planning des réservations des campings alentours et il est 18h00 environ. Nous sommes en agglomération, pendant la période estivale de surcroît, c’est donc compliqué de demander aux gens de planter la tente dans leur jardin…
Pour récupérer de la batterie et me poser un peu, je vais dans une pizzeria aux abords de la gare. Ça fait du bien de manger autre chose que des pâtes chinoises réchauffées et du riz ! Sur le moment, je sais que je ne peux plus faire de bornes à vélo (trop lessivée) mais la gare n’étant pas loin, je peux toujours passer la nuit à Montpellier (j’y suis déjà allée, c’est une ville qui bouge la nuit et tant qu’à la passer dehors, autant le faire dans des lieux animés) !
Nouveau projet : La France en TER 🙂
Cette fois, je suis un peu déçue de prendre le TER (ça commence à faire beaucoup!) car j’aurais préféré faire la balade à vélo mais la nuit tombant et les places n’étant plus disponibles, il fallait bien trouver une solution… Pendant mes réflexions, une pote de Paris me rappelle qu’une autre pote à nous est encore sûrement à Montpellier ( et pas forcément en vacances ).
Une fois mon téléphone rechargée, mon corps remplit et mes idées plus claires, je prends le TER pendant que le soleil se couche (il doit être 21h00 environ) et j’envoie un SMS à Adeline (la pote en question). Elle me répond au tac au tac, trop de chance, elles sont encore à Montpellier (à quelques jours près, elles étaient en Espagne et j’étais bonne à dormir dehors).
Je déboule à l’arrêt Charles de Gaulle ( à 15/20 mn en tram du centre de Montpellier ) et retrouve toute la troupe au petit resto qui vient d’ouvrir dans le village. Elle m’avait prévenu au téléphone : « Par contre, y a la sœur de ma copine avec leur deux gamin.e.s et son mari qui dorment aussi à la maison ». Je suis donc puante quand je retrouve toute la clique. On discute en terrasse autour d’un bon rosé frais de l’été ! En revenant à l’appartement, on couche les gamin.e.s et on discute sur l’immense balcon de leur appart jusqu’à 5h du matin. Je termine avachis avec mes fringues crades, au bout de ma vie, la bave qui dégouline sur le canapé jusqu’à la rosé du matin.
Bien sûr le lendemain, on est tout.e.s un peu crevé.e.s mais on ne se lève pas trop tard (autour de 9h00 / 9h30). Pendant le petit déjeuner, le beau frère de ma pote me dit très tranquillement, sans aucune animosité, que mon réveil a sonné à un mètre de moi pendant 40 minutes vers 7h du matin mais que je n’ai rien entendu…et qu’il s’était donc levé pour l’éteindre…- la honte-.
Toute la clique vaquant à ses occupations, on se quitta autour de midi. Je repris la route avec la tête un peu fracassée (je n’avais bu qu’ un verre d’alcool à Castelnaudary depuis le début du séjour) et je me disais que j’allais aller camper pas trop loin histoire de bien récupérer….Vu mon état général, une halte vers Palavas ou la Grande Motte, était suffisant pour la journée… mais comme d’habitude, le hasard et les contraintes données en ont décidé autrement.
Je commence donc à emprunter la belle piste qui mène à Palavas depuis Montpellier (voir ci-dessus) et savoure ma sortie d’agglomération. Une fois arrivée à Palavas par une route sauvage, la suite de la piste cyclable pour rejoindre la Grande Motte, entourée par l’étang de Mauguio et la mer est tout aussi sympa (même si on a la départementale pas loin).
J’adore le chemin, il me revigore, et je me dis que finalement, je suis plutôt en forme compte tenu des circonstances. Je continue donc cette super route (sauf le moment ou l’on passe à la Grande Motte où la côte rivalise de mocheté avec certains coins de la Côte d’Azur et de la Costa Brava) vers le Grau-du-Roi.
Les trésors de France : La Camargue
La petite Camargue commence là, à Grau-du-Roi, et l’on sent la différence : C’est tout mignon. Comme toujours, pour humer un peu l’air de la ville, je fais un petit tour à vélo puis je me rends à la gare ou j’essaye d’avoir des infos. Le petit jeune à la caisse est super sympa et me donne des conseils pratiques au top ! Il me dit que la piste à vélo entre Grau-du-Roi et Vauvert est très agréable (il l’a déjà fait une fois et habite à Vauvert). Il termine son argumentaire en me disant qu’une fois à Vauvert, il y a un camping et que toute la ligne TER jusqu’à Nîmes est à 1 euro !
Si vous visitez cette région, le TER entre Nîmes et Grau-du-Roi (qui dessert Aigues Mortes, St Laurent d’Aigouze, Aimargues, le Cailar, Vauvert, Beauvoisin, Générac, St Césaire et Nîmes) n’est qu’à 1 euro pour n’importe quel trajet afin que les habitant.es et les touristes utilisent ces services. C’est valable depuis quelques années et on espère que ça va continuer ! Par contre, il m’a aussi dit que cette offre n’était pas valable en partant de Nîmes (je n’ai pas plus d’infos à ce sujet puisque mon trajet s’effectuait dans l’autre sens). Une belle affaire à connaître en tous les cas !
Je suis donc les conseils du jeune homme en me rendant vers Aigues Mortes. La route est effectivement superbe et la ville n’a pas changé. C’est vraiment un petit trésor, même en été ! Après une rapide visite, je repars en direction de Gallician par la piste cyclable qui longe le canal puis je coupe par une départementale – qui accroche grave niveau bitume, c’est l’horreur à vélo et le vent n’aide pas – mais les paysages sont bucoliques, alors ça va.
Cette départementale sans voiture m’emmène vers Vauvert. Il était aussi possible d’y arriver en longeant le Canal mais un gars sur la route m’a dit que ce serait un peu plus court par la départementale et comme le jour commençait à baisser, je préférais arriver rapidement à bon port.
Une fois à Vauvert, j’arrive directement en face de la gare et là je demande à un contrôleur et à un passager qui attendait le train s’ils savaient où se trouvait le camping. Ils ne savaient pas mais l’un d’eux a pris son téléphone pour appeler le camping. Le plus proche (le municipal) est complet pour la nuit. Les autres sont à plus de 7 kms et je n’ai plus aucune envie de pédaler, d’autant plus que la soirée est déjà entamée.
Bref, je commence à kiffer les TER de la région et là, pour 1 euro, je ne vais pas me gêner.. Je monte donc dans l’avant dernier ou le dernier TER (je ne sais plus) direction Nîmes…