France à vélo

La France à vélo (5/5) : De Nîmes à Lyon

Ça y est, c’est le dernier article de la France à vélo ! Si vous n’avez pas encore lu les précédents, je vous conseille de le faire dès maintenant (lire l’épisode 1) avant d’entamer le dernier épisode qui nous emmènera de Nîmes à Avignon puis de la Côte bleue à Vienne et Lyon !

La France à vélo : De Nîmes à Avignon

Une fois dans le TER en direction de Nîmes, comme je n’avais plus de monnaie et que le contrôleur non plus, il ne m’a rien fait payer (certes, ce n’était qu’un euro..mais quand même..). Une fois arrivée à Nîmes, il est déjà tard et je demande des infos au guichet de la gare, je sens déjà le plan galère à plein nez se profiler.

Le camping municipal est complet et lorsqu’il me montre où est située l’auberge de jeunesse sur la carte (à l’autre bout de la ville), la nuit approchant, il fallait prendre des routes un peu chiantes à vélo pour y accéder et je n’avais plus le courage de me perdre et de refaire des kilomètres. Ce que je pressentais arriva donc..j’ai passé la nuit à errer à vélo et à pied en me posant sur des bancs de temps en temps…Si vous êtes dans la même situation, je vous conseille le petit square très agréable de la Bouquerie.

En soirée à Nîmes, on prend vite la température : Encéphalogramme plat. On le ressent dès qu’on sort de la gare. Alors que Montpellier est réveillée partout, Nîmes peine à veiller jusqu’à 22h00. J’ai rarement vu ça…Je m’étais dit que je pourrai passer la nuit à la gare en attendant les premiers trains du matin à l’aurore (comme je le fais parfois à l’étranger) mais là, pas de bol, la gare fermait de minuit et demi à 4h45 (dans mes souvenirs). Ce qui faisait donc plusieurs heures à galérer un peu dehors en sachant qu’à 23h tout le monde était au lit. Je vais chez Quick (être seul.e dans un fastfood, faut le vivre au moins une fois dans sa vie), sans m’emmerder, en rentrant avec mon vélo, ma crasse et mon barda. Zezette est dans la place !

Revenir à Paris ou continuer vers Marseille ?

Les jeunes qui y bossent sont sympas, iels* me disent qu’il n’y a pas de pb. Ça me permet de manger un truc bien gras qui va me faire tenir toute la nuit et surtout de recharger les batteries de mon téléphone et avoir internet pendant 1h. Vu que mon compte en banque (avec toutes ces conneries d’achat de billet pas encore remboursé, de camping à 14 balles la nuit en moyenne pendant l’été et de TER tous les 2 jours..) commence à être en sale état, je réfléchis aux options que j’ai. Il ne me reste quasi rien et j’hésite à remonter vers Paris plutôt que d’aller à Arles ou Marseille.

Je gamberge.. ce serait sans doute plus raisonnable d’arrêter maintenant niveau thune mais le problème, c’est que les retours vers Paris sont hors de prix. Je repasse à la gare pendant une heure avant qu’elle ne ferme et je tente toutes les combinaisons sur les machines SNCF : Nîmes / Arles ou Avignon ou remonter vers Lyon ou / ou / ou…je vous épargne la longue liste. Je savais que partir en août était une idée à la con.

*contraction de ils et elles

Se reposer deux jours à Avignon

Finalement, après une nuit d’attente dans cette belle ville inanimée, je décide, au petit matin, de prendre un aller vers Avignon. Comme c’est assez près, je ne paye pas trop cher et surtout ça me laisse le temps de décider si je descends vers Marseille ou si je remonte vers Lyon et Paris! Après avoir déambulé deux heures dans les rues d’Avignon en sortant du TER, j’ai trouvé un camping juste en face (après un pont) de la vieille ville pour un prix très correct (pour une fois!).

Je monte la tente, me fais une tisane bio « brûleur de graisse » (la fille qui n’a rien compris, elle prend un Quick la veille et espère que l’eau bouillante va lui supprimer le gras du bide) et me pose en lisant le best seller d’Elena Ferrante que j’ai piqué à ma banque (ma mère pardon) avant de partir. Au bout de quelques minutes, je commence à m’endormir sur le tapis de sol que j’avais dressé à côté de la tente.

La nana de l’accueil du camping n’avait pas été très cool quand je lui avais posé une question, ce qui m’agaça un peu et du coup pour se venger, elle m’avait cloqué le seul emplacement où le soleil tapait grave dans l’après-midi. C’est donc cela qui me réveilla au bout de quelques minutes… Après m’être un peu reposée (en plein soleil), je retourne dans la vieille ville pour acheter du tabac roulé et tirer 70 euros au guichet car je n’avais plus de liquide (c’est plus pratique quand on passe dans les villages).

Tout se passe à merveille, je récupère ma carte et mon ticket, sauf que les billets ne sortent pas. Première fois de ma vie que ça m’arrive (généralement, quand les billets ne sortent pas, c’est que la transaction a été annulée car je n’ai pas assez de liquidité sur mon compte) mais là, je n’y crois pas. Je suis un peu dans le caca niveau finance et la banque m’enfonce (ça me rappelle quelque chose..).

La France à vélo : Avignon-Côte bleue

Ça bouleverse un peu mes plans car je comptais partir le lendemain…Du coup, je décide de rester une journée supplémentaire à Avignon, ce qui, au final, n’est pas plus mal car j’ai eu le temps de me réveiller tranquillement puis de me poser plusieurs heures au resto / bar du camping avec une vue sur la vieille ville en buvant des verres de Perrier bien frais.

Le matin du départ, je me réveille à 6h histoire d’avoir le maximum d’opportunités pour la journée, même si je ne savais toujours pas si j’allais crécher chez ma pote ou non. Je me rends donc à la gare et demande au guichet les trains pour Sausset les Pins. Par miracle, il y a un train qui fait toute la Côte Bleue, qui part dans 20 mn et qui coûte 18 euros.

C’est pile l’argent qu’il me reste dans les poches. Je paye, me pose dans le train et envoie un SMS vers 9h à ma pote d’enfance lui disant que le boulet déboule dans une heure environ. Après 2h pour faire quelques bornes, j’arrive à bon port ! Je suis soulagée d’avoir quelques jours de repos chez les ami.e.s !

Pendant 4 jours, on va profiter au maximum des criques (afin d’échapper aux vacancier.e.s qui s’agglutinent comme des sardines sur les plages), faire des pique nique, s’amuser, se détendre et boire du rosé frais sur le balcon. C’était le but ultime de ce voyage, pouvoir boire du rosé frais en apéro avec des potes et la mer au loin.

De Sausset les Pins à Vienne

Au bout de ces quelques jours, il fallait que je décampe (c’était prévu dès le départ) car ma pote devait finir du boulot pour un client. Pendant une heure, on cherche donc les meilleures options au niveau des billets. On tombe sur Vienne (en dessous de Lyon) où pour 45 euros (le moins cher pour la période – je m’arrache les cheveux), je peux remonter dans la bonne direction le jour même ! Évidemment, ma pote m’avance… Je suis vraiment Boudu !

La France à vélo : De Vienne à Lyon

Une fois à Vienne, il commence à pleuvoir sévère (orage qui fait peur et tout), c’est donc trempée avec de la terre partout sur les fringues, la tente et les sacoches, que je me pointe dans un camping à 13 kilomètres au sud de la ville. Une autre pote de Paris m’avait fait un virement (suite à la merde d’Avignon et des 70 euros qui ne sont jamais sortis) mais c’était le weekend du 15 août et ça faisait 4 jours que j’attendais… Par conséquent, je demande à la nana du camping si je peux laisser ma carte d’identité et payer le lendemain.

Elle me dit non parce que l’enterrement du propriétaire du camping avait  lieu à ce moment là et bien sûr, tout le staff serait absent. Quelle poisse ! Du coup, elle me dit « mais vous n’avez même pas 10 euros en liquide » ? non, je n’avais plus rien et il fallait attendre le lendemain pour que le virement arrive ! Ma pote d’enfance non plus n’avait plus de sous sinon elle m’aurait donné du liquide en plus du billet de TER mais là, c’était la loose pour tout le monde.

Je pense à la douche qu’il faudra oublier mais commence à chercher un endroit où je pourrai planter ma tente. Je ne me prends pas la tête, 500 mètres plus loin environ, je trouve un bout de gazon qui fait totalement l’affaire. Je suis trempée, la tente aussi…J’enlève toutes mes fringues, essaye d’étendre ce que je peux pour que ça sèche un peu puis je vais demander de l’eau dans la maison d’à côté.

Le vieux est très fier de m’annoncer qu’elle est sans javel. J’écoute un podcast en buvant ma tisane, je mange une barre céréalière et du jambon et me couche. Il repleut un peu dans la nuit, tout est humide. Le lendemain, sans réveil, je me lève vers 4h30. J’attends qu’il fasse un peu plus jour pour partir à vélo et à 6h00 j’étais sur la même route que la veille pour retrouver Vienne. La piste est super agréable dans cette partie qui passe dans le Parc Naturel Régional du Pilat avant d’arriver à Vienne.

La France, pas à vélo : De Lyon à Paris

Après plusieurs kilomètres à pédaler à la fraîche en prenant des pistes pas très agréables qui longent pas mal l’autoroute…j’arrive en fin de matinée à Lyon. Je revisite la vieille ville à pied mais les touristes sont déjà là…Je me pose dans un café pendant deux heures puis je me dirige vers une petite gare pas loin qui ne dessert que trois ou quatre petites villes ou villages à l’ouest de Lyon par le TER.

Il n’y a personne et l’intérieur de la gare a été refaite. Je viens d’avoir un SMS me disant que j’avais bien reçu le virement de ma pote. Je capitule en prenant un billet TER pour aller à Paris en milieu d’après-midi, ce qui me laisse encore quelques heures pour profiter de la ville.

Le contrôleur, dès mon entrée dans le wagon me dit qu’il faut que j’enlève toutes mes sacoches…et que j’accroche mon vélo. Le gros relou (c’est le seul qui ait été chiant et pas super agréable, on sent qu’on se rapproche de Paris) et c’est aussi la première fois qu’on me dit de le faire depuis que je squatte les TER. Du coup, en grommelant un peu, je m’exécute.

Raquer 65 euros pour se farcir 5h de transport dans le local vélo dans lequel on sera une dizaine la majorité du trajet, c’est une philosophie de vie SNCF. Un peu crevée et sans un radis, j’arrive à Paris. A notre arrivée, il pleut averse. Welcome back !

Merci d’avoir été aussi nombreux / nombreuses à lire cette petite aventure estivale en cinq parties !

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