Dimanche 8 juillet 2018 sur Twitter, je vois passer un tweet. Ce tweet dénonce, à sa façon, le comportement déplorable de deux individus ayant volé un camion de pompier.e.s alors que ces dernier.e.s effectuaient une intervention dans le cadre de leur travail.


Le cas du « baltringue »
Dans ce tweet, plusieurs choses m’interpellent : la mention « des clochard.e.s », encore une fois stigmatisé.e.s, (c’est vrai, on choisit toujours d’être pauvre et de vivre dans la rue!) et un hashtag homophobe #Baltringue.
Ma réponse à ce tweet fut donc la suivante :


Ce à quoi l’intéressé-e (je n’ai aucune information sur son identité) répond : » Tu devrais faire une thérapie contre la radicalisation LGBT, tu en deviens ridicule ».


Quand les commentaires en disent long sur la banalisation de propos homophobes dans notre quotidien
Ceulles qui suivent le fil Twitter de cette personne commentent donc de manière très constructive le fil de discussion, à base de “tu devrais consulter”.
Evidemment, cela a le don de m’agacer (même si je sais pertinemment que faire de la pédagogie avec ce genre d’individus ne sert à rien).


Analysant qu’apparemment, ces individus ne comprenaient rien à la situation, j’ai tenté d’utiliser une analogie avec le racisme : Ça réveille toujours un peu quand tu joues les hypocrites.Voilà donc comment, en dénonçant un tweet homophobe, on se retrouve avec des commentaires lesbo-homo-trans-phobes : “délires sexuels” en tête !
“L’activité récréative privé[e]” est presque drôle. Dorénavant, je l’utiliserai pour parler des hétérosexuel.les car eulles aussi ont le droit d’être défini.es uniquement par leur sexualité…
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.


Des partisan.e.s de la diffusion de propos homophobes ?
Au fil de ces “discussions”, de nombreux commentaires sont apparus avec pour toile de fond cette homophobie du quotidien banalisée. La plupart des personnes, par hypocrisie ou en étant honnête avec leurs convictions, ne voyaient vraiment pas le problème de poser un hashtag #Baltringue dans un tweet.




Je ne vais pas mettre ici tous les commentaires mais c’était toujours plus ou moins la même réaction. Affligeant et très triste !
De la radicalisation #LGBT au lobby religieux, le pas de trop
Un basculement s’est produit en quelques tweets avec une surenchère d’amalgames pour le moins douteux.




En tant que lesbienne (radicalisation LGTB m’a t-il écrit) : Je devrais donc me faire soigner en thérapie car je joue les victimes ? Est-ce que ça ne serait-ce pas plutôt parce que les gens comme moi avec des “délires sexuels” (citation lesbo/hom-phobe) auraient besoin d’une thérapie ?
“Ils ont calqué…” : De qui on parle ici, de ce fameux lobby #LGBT ? Celui qui n’a jamais réussi à arrêter de compter les morts & les situations d’exclusion, de précarité que les trans-homo-lesbo-phobies provoquent ? Tu parles d’un lobby efficace !
Le bouquet presque final
Après avoir insinué que j’avais des attitudes victimaires pour la simple raison que j’avais dénoncé son tweet homophobe, cette personne pointe tout seul cet argument bizarre…ou peut être était-ce une blague, je m’interroge encore…


Un peu blasée par cette conversation, je tente de couper court mais là, relance de la part de cette nuisante personne.


Chien de garde : référence directe aux Chiennes de garde (un groupe féministe dont je ne suis d’ailleurs pas la plus grande fan). L’utilisation ici n’est pas anodine, ça veut bien dire que les féministes font chier et que leurs discours ont moins d’importance que ceux des hommes.
Les femmes, ces hystériques : Encore une rengaine machiste vieille comme le patriarcat. Quand les femmes défendent des idées (avec virulence ou non), elles sont toujours taxées d’hystériques “prendre des calmants” me dit-on pour arrêter ces crises.
Après toute cette aventure et plusieurs tweets dénoncés auprès de #Twitter France, je pensais que cette histoire serait réglée. Mais non, c’était sans compter sur la présence digitale très active de For Muslim.


Le coup du lapin qu’on sort du chapeau quand on arrive à bout d’arguments valables
Parler de stratégie victimaire à mon égard alors que j’avais simplement mis l’accent sur un propos homophobe.
Puis faire des digressions douteuses.
Avant d’établir tout.e seul.e, dans son coin, sans aucune preuve à l’appui, (ce qui s’appelle de la diffamation) que je devrais certainement avoir une “haine profonde de l’islam & des musulman.es”.
Un cas typique de stratégie victimaire. Ou d’arroseur arrosé.
Un cas d’espèce qui prouve que la convergence des luttes, c’est pas pour demain.