On peut le dire sans rougir, les séries ont désormais le vent en poupe et il n’est plus vraiment rare que des comédien.ne.s de cinéma jouent dans des séries à succès. Je ne vous apprends rien, la plus grosse industrie vient des States mais j’essayerai autant que je peux d’agrémenter la liste avec des productions du monde entier…Une fastidieuse tâche ! J’ai limité cette sélection aux séries que j’ai visionné et qui m’ont beaucoup plu ! 🙂
Transparent
Cette série est une petite merveille d’exploration au cœur de la matrice de l’âme humaine. Elle nous prend par la main et nous dirige dans une vaste échappée au creux de nos sens, de nos affects, de nos émotions mais comme elle est subtile, elle nous fait rire aussi. Jeffrey Tambor, qui incarne le personnage principal, est désarmant de sensibilité et de drôlerie. Cette série parvient à s’extirper – alors même qu’elle aborde un sujet encore relativement tabou – du cloisonnement des genres pour en faire une simple recherche de vérité, qui parle à tout le monde. A voir.
Hit and miss
On ne peut que regretter l’arrêt au bout de la première (et unique) saison de cette série originale qui ouvrait une mine de perspectives foisonnantes en abordant un sujet (les transidentités) trop rarement traité dans le paysage audiovisuel. Encore une belle initiative qu’on a eu tort d’avoir laissé s’envoler en pleine apogée ! A noter, la prestation remarquable de l’actrice américaine Chloë Sévigny, elle-même entourée de comédien-ne.s d’une justesse saisissante !
Unité 9
Unité 9, c’est la version sans les paillettes de l’autre série phare du moment : Orange is the New Black. Alors que dans l’une, par ailleurs très réussie, on y fait parfois quelques surenchères, quitte à être soupçonné-e de jouer avec les frontières du réel, dans l’autre, le ton est plutôt réaliste. Cette série mérite qu’on s’y consacre car elle traite des interactions au sein d’une prison pour femmes, sans négliger aucun.e acteur/trice de la vie pénitentiaire. Le bonus pour les Maudit-e-s Français-e-s, c’est d’avoir une série Made In Quebec !
Lip Service
La série Lip Service était arrivée à point nommé. On commençait à se tourner les pouces depuis que les bombasses de L.A avaient rendu leur tablier de gouines héroïnes du petit écran. En plus, là ou la lettre L ne nous donnait que des fantasmes à dératiser, Lip Service rendait un peu de réalisme aux personnages lesbiens. Des tranches de vie partagées dans un Glasgow qui nous ressemble finalement plus. Quoique, à bien y réfléchir : Qui a des plans appartements, des plans boulots et des plans cul, dès la semaine de son retour de l’étranger ? Frankie bien sûr ! Hormis cela, on trouve une volonté d’être « dans le vrai », c’est à dire fidèle au vécu des jeunes lesbiennes. Avec seulement deux saisons au compteur, cette série pourtant prometteuse a malheureusement rejoint trop tôt le cimetière des séries trop chouettes.
The Fosters
On y est ! Depuis 2013, The Fosters est la première série mettant en avant une famille homoparentale (de femmes) et mixte avec enfants. C’est donc une ouverture à la diversité des familles, en termes de race(s), de genre(s) et d’orientation(s) sexuelle(s). De plus, étant diffusée sur ABC Family, le ton ne monte jamais trop haut et les scènes d’amour restent très « soft ». Sans doute parce que cette série parle des enfants de ces familles et qu’il est aussi important qu’ils/ elles puissent les visionner avec leurs parents. Un seul bémol, la surenchère un poil caricatural de cette famille qui tend presque à devenir famille d’accueil à part entière…Cette série est encore une fois anglo-saxonne, disons-le tout de go – américaine – ce qui devrait pousser les producteurs/trices d’autres contrées à être un peu moins frileux/euses !
The L Word – Generation Q
Dix ans après la mort de Jenny, Bette, Shane et Alice sont installées à Los Angeles où Bette brigue le poste de maire et Alice anime son émission télévisée. Un beau retour pour les fans de The L Word 🙂
You me & her
Cette série, malgré quelques petits défauts, est hyper intéressante dans la mesure où elle met en scène une histoire assez banale d’adultère pour en faire quelque chose de grand, ou du moins qui entre dans l’univers des possibles ! Alors que vous avez peut être croisé certaines personnes vivant en trouple, vous ne l’aviez jamais vu à la télévision et le résultat est plutôt encourageant ! A voir comment va évoluer l’intrigue mais les deux premières saisons sont assez prometteuses !
Sense 8
Les deux femmes (transgenres) à l’origine de ce projet un peu fou sont les créatrices de Matrix ! On comprend mieux pourquoi cette série est complètement hallucinante ! On sent que le travail effectué en amont du tournage est exemplaire. Tous ces personnages connectés à l’autre bout du monde sont incroyables et tellement gay et trans friendly que vous ne pouvez pas passer à côté ! C’est, je pense, une série grand public qui rassemble et fait du bien. Dommage, pas de saison 2 ! WhaT ThE F*** !!
One Mississippi
Cette série qui s’inscrit dans l’esprit des films indépendants américains est produite par Louis C.K et met en scène la vie de Tig Notaro (qui est également co-auteure et actrice principale de la série). Cette humoriste, actrice, productrice, réalisatrice et scénariste américaine est très peu connue en France mais s’offre, grâce à cette oeuvre touchante, une belle opportunité de changer la donne. Bonus people: On peut voir sa femme (et mère de ses deux gosses) dans certains épisodes.
Dix pour cent
C’est la série française qui cartonne depuis deux saisons ! Les droits ont été vendus à beaucoup de pays étrangers, ce qui prouve bien (si on en doutait encore) qu’ il est possible de faire des créations originales de belle facture diffusées sur le service public (France 2). Outre les jeux d’acteurs/actrices, les personnages très travaillés, le scénario bien foutu et la réalisation qui balance du lourd, on a la génialissime Camille Cottin en agente lesbienne hyper attachante et ça c’est beau putain !
Orange is the new black
Cette série, au départ tirée d’une histoire vraie (saison 1), est un succès au box office depuis plusieurs années ! Ce fut l’une des premières à mettre à l’image autant de personnages féminins (qui sont pour la plupart lesbiennes dans la série) tout en ayant une audience comparable à d’autres séries plus mainstream. C’est aussi la première fois qu’une trans, noire (Laverne Cox) joue un rôle récurrent dans une série, fait la couverture du Time et est nommée aux Emmy Awards.
Gypsy
Au début de cette série, on se dit que ça va être un peu niaiseux et puis on commence à s’attacher, au milieu on adhère totalement et à la fin on est addict. Cette série Netflix parvient à trouver une vraie densité et je trouve que l’on sent que plusieurs femmes sont présentes à l’écriture et à la mise en scène. Cette œuvre, c’est un peu comme si on avait pris un shaker et qu’on avait mixé In treatment et le film Chloé. On a là deux très beaux personnages féminins, assez complexes et qui dégagent une rare intensité ! La cerise sur le gâteau, c’est qu’en plus d’incarner des rôles forts, elles aiment bien se tourner autour…Pas de saison 2, la faute à Netflix..snifffff.