Pour celles et ceux interessé.e.s, voici la liste des ressources sur la prostitution à l’attention des TDS et de leurs allié.e.s qui recherchent des outils politiques sur le sujet.
Références
Morgane Merteuil, le travail du sexe contre le travail et Réflexion d’une pute hétérophobe misandre et anti clients
Louise Toupin (sociologue) propose d’analyser autrement la prostitution et la traite des femmes et sur la légitimité (incertaine) des travailleuses du sexe à s’exprimer
Joanna Brenner propose ici un texte sur les débats féministes autour de la prostitution et fait le tour des différents systèmes et idées reçues autour d’eux (légalisation, pénalisation, décriminalisation)
Griselidis, une association toulousaine d’aide aux prostituées fait ici un point sur l’abolitionnisme et sur les attaques que la structure a dû affronter pour s’être positionnée contre la pénalisation :
Série d’articles de Crêpe Georgette sur la pénalisation des clients qui s’attarde beaucoup sur la question de la traite:
- Une question de vocabulaire : traite et esclavage.
- L’invisibilité des femmes migrantes 1
- L’invisibilité des femmes migrantes 2
- Prostitution : La loi d’avril 2016
Lilan Mathieu (sociologue) sur l’abolitionnisme sur la rhétorique des chiffres chez les abolitionnistes , sur les convergences entre la droite et l’abolitionnisme :
Paola Tabet est une anthropologue italienne, féministe matérialiste qui publie en 2004: “La grande arnaque : Sexualité des femmes et échange économico-sexuel” (l’Harmattan) – la page wiki est très complète.
Un article qui parle d’une association anti abolitionniste qui travaille essentiellement avec des prostituées âgées.
Ni victime ni héroïne, le témoignage d’un mec trans qui a l’impression de se sentir bloqué entre abolitionnisme et féminisme pro-sexe.
Silvia Federici est une universitaire et militante américaine marxiste qui a lancé la revendication du salaire pour le travail ménager en publiant en 1975 le livre “Wages against Housework”. Elle est également auteure d’autres ouvrages-références :
- Caliban et la Sorcière
- Le capitalisme patriarcal
- Point zéro : propagation de la révolution – Travail ménager, reproduction sociale, combat féministe
Virginie Despentes, King Kong Théorie, Grasset, 2006
Gail Pheterson, Le prisme de la prostitution, L’Harmattan, 2001
Johanna Brenner, Sur le travail sexuel : une perspective féministe révolutionnaire
Sur le travail sexuel, l’abolitionnisme mobilise une série d’arguments cherchant à fonder l’idée d’une violence intrinsèque de la prostitution. Face à une question souvent abordée d’un point de vue moral, Johanna Brenner prend ici au sérieux tous les travaux qui prennent le soin d’évaluer la violence physique et psychologique qui accompagne la vente de services sexuels, ainsi que l’impact des législations sur les conditions de travail des prostituées. Dans cette diversité de données, aux implications parfois contradictoires, une chose demeure certaine pour Brenner : la décriminalisation est la seule hypothèse légale permettant de renforcer l’auto-organisation et le pouvoir de négociation de prostituées. C’est dès lors le seul régime légal endossable par une politique féministe révolutionnaire.
Textes
La loi sur la prostitution n°2016-444 du 13 avril 2016 pénalisant les clients
Les lois SESTA (Stop Enabling Sex Traffickers Act) et FOSTA (Allow States and Victims to Fight Online Sex Trafficking Act) visent à lutter contre le proxénétisme en ligne
La loi dite “Avia” est une proposition de loi visant à lutter contre les contenus haineux sur internet
L’office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)
Activistes / Militant.e.s / Allié.e.s
Bertoulle Beaurebec est une artiste-performeuse, autrice afro-féministe pro-choix, modèle, éducatrice et coach de vie sexuelle et travailleuse du sexe. Son livre « Balance ton Corps: manifeste pour le droit des femmes à disposer de leurs corps », sera publié le 28 mai 2020 aux éditions La Musardine.
Anaïs De Lenclos : Actuelle porte parole du STRASS, Anaïs a longtemps été cadre en entreprise. Après deux burn out, elle démissionne à 35 ans et s’oriente vers le travail du sexe, puis devient militante et activiste pour les droits des TDS.
Giovanna Rincon : Directrice et cofondatrice de l’association d’auto-support Acceptess-T (dédiée aux personnes trans les plus précaires en France, en particulier migrantes et concernées par le VIH), Giovanna est d’origine colombienne, trans et séropositive. En 1993, elle a fui son pays, la transphobie, la sérophobie et la précarité, en passant d’abord par l’Italie puis Paris. Aujourd’hui entièrement dédiée à la lutte pour les droits des personnes trans et notamment TDS, Giovanna est la figure la plus admirée, puissante et respectée du milieu associatif sur le sujet en France.
Claudia Anjos : Femme transgenre d’origine portuguaise qui a grandi au Mozambique et en Afrique du Sud dans une famille ultra conservatrice, Claudia arrive en France en 1977 et commence le travail du sexe. Elle milite au PAST dans les années 2000, et en 2009, elle fonde l’association ACCEPTESS-T avec Chris Valle et Giovanna Rincon.
Vanesa Campos, assassinée en août 2018 au Bois de Boulogne, était une travailleuse du sexe trans.
Charlie She : Québécois·e, Charlie grandit à Gatineau, une banlieue près de Ottawa. Artiste, queer et féministe, iel commence le TDS vers l’âge de 20 ans après avoir travaillé dans la restauration. Iel est aujourd’hui, à 27 ans, un·e militant·e et influenceur·se très actif·ive et suivi·e dans le milieu queer, notamment sur les questions de travail du sexe, sur Instagram: @charlieshe.
Mimi : A seulement 18-19 ans, Mimi est devenue une icône activiste en Thaïlande contre le pouvoir monarchique. Recevant des menaces de mort quotidienne, elle fuit et se réfugie d’abord au Cambodge avant de venir en France où elle obtient son statut de réfugiée en 2015. Elle est aujourd’hui co-présidente d’Acceptess-T et porte parole du Strass.
Aying est présidente de l’association « Les Roses d’Acier », soutenue par le Lotus Bus, une structure d’auto-support des femmes TDS chinoises, originellement dans le quartier de Belleville. Prévention, accès aux soins, aide dans les démarches administratives, Aying sait bien quels sont les besoins spécifiques de ces femme migrantes, puisqu’elle en fait partie.
Coleen : D’origine nigériane, Coleen quitte son pays à 17 ans, encouragée par une connaissance qui lui promet qu’elle travaillera en France dans des bars et en baby sitting. Elle se retrouve en réalité prise dans un réseau d’exploitation, dont elle réussi à s’extraire grâce à l’aide de l’association du Bus des Femmes. Elle continuera à rembourser sa dette à son proxénète encore longtemps après avoir arrêté le travail du sexe.
Alexandra: Migrante nigériane de 25 ans, Alexandra vit à Nantes et a été victime de traite. Grâce à l’association Paloma à Nantes, elle a pu mettre fin à son activité de TDS qu’elle a détesté faire. Elle poursuit aujourd’hui sa bataille pour avoir des papiers en règle et démarrer une autre activité.
Maiwenn Henriquet : Infirmière de formation, Maiwenn a été bénévole puis salariée à Médecins du Monde sur le programme Jasmine auprès des travailleur·euses du sexe. En avril 2017, elle a rejoint l’association de santé communautaire Paloma où elle est intervenante santé.
Irène Aboudaram : Engagée dans la lutte contre le sida depuis 1994 à travers plusieurs organisations en France et à l’international, elle travaille aujourd’hui à Médecins du Monde sur les questions de santé et de droits pour les TDS et personnes détenues. Elle est aussi membre du conseil d’administration de Paloma.
Judith a 24 ans et a décidé l’an dernier de monter le compte instagram « Ta Pote Pute », un compte de pédagogie sur le TDS, face au peu de connaissance des gens sur le sujet. Elle est artiste, queer et militante.
Marianne Chargois est travailleuse du sexe, performeuse, membre active du STRASS (le Syndicat du travail sexuel). Ses projets, écrits et performés, lient recherche artistique et analyses féministes et politiques autour du sex working. Parallèlement à ses activités de dominatrice, elle se produit en danse contemporaine et crée des festivals
Hélène Hazera : Doyenne des invité.e.s, Hélène a aujourd’hui 68 ans. Première journaliste trans en France, elle écrit à Libé pendant 20 ans puis à France Culture. Séropositive, Hélène Hazera a longtemps milité à Act Up Paris et a participé à la création du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire).
Maiwenn Henriquet : Infirmière de formation, Maiwenn a été bénévole puis salariée à Médecins du Monde sur le programme Jasmine auprès des travailleur·euses du sexe. En avril 2017, elle a rejoint l’association de santé communautaire Paloma où elle est intervenante santé.
Mélusine : Etudiante en master à Paris VIII, Mélusine, 24 ans, commence le TDS par la cam puis la domination. Elle travaille actuellement sur son mémoire sur la représentation des TDS dans les films et les séries contemporaines.
Kay : A 41 ans, Kay est artiste activiste, travailleur du sexe et performer. Il est parti s’installer à Berlin il y a 10 ans, où il a quitté son travail d’analyste financier pour faire sa transition de genre et commencer le TDS. En plus de ses activités de TDS et d’artiste, il a créé une structure d’auto-support pour les travailleuses de rue migrantes à Berlin.
Irène Aboudaram : Engagée dans la lutte contre le sida depuis 1994 à travers plusieurs organisations en France et à l’international, elle travaille aujourd’hui à Médecins du Monde sur les questions de santé et de droits pour les TDS et personnes détenues. Elle est aussi membre du conseil d’administration de Paloma.
Kori : 35 ans, est née au Venezuela, et a commencé seule sa transition de genre à l’âge de 13 ans. Elle va d’abord en Espagne en 2015 puis en France en 2017 et travaille au Bois de Boulogne. Elle rencontre l’association Acceptess-T et s’investit d’abord comme bénévole. Elle est aujourd’hui co-présidente de l’association, médiatrice de prévention et santé sexuelle sur le TASP et la PREP.
Ravane : A 13 ans, Ravane qui vit dans une petite ville près de São Paulo au Brésil, commence sa transition de genre et presque immédiatement après, le travail du sexe. Après plusieurs années en Italie puis à nouveau au Brésil, Ravane s’installe à Paris en 2005 et travaille au bois de Boulogne. Elle fera un an et demi de prison à Fleury Mérogis, accusée de proxénétisme après avoir aidé une amie à payer sa dette.
Thierry Schaffauser est travailleur du sexe depuis 2002, co-fondateur du Syndicat du Travail Sexuel, expert des industries du sexe puisqu’il a travaillé en tant qu’escort et en tant qu’acteur porno, et militant au sein du Strass depuis 2009. Il est une des figures phares du militantisme pour les droits des TDS en France et auteur de plusieurs essais, dont Les Luttes des putes (La Fabrique, 2014). Il tient aussi un blog « Ma lumière rouge » dans Libé.
Sam Bourcier est militant et professeur à l’université de Lille, co-fondateur du collectif Archives LGBTIQ
Morgane Merteuil: Militante féministe marxiste, Morgane a été porte-parole du Strass entre 2011 et 2015. Elle a été membre du comité éditorial de la revue en ligne Période où elle a également publié, et a été à l’initiative du collectif « Nous Aussi » après la création de « Nous Toutes » Paris.
Sarah-Marie Maffessoli : Doctoresse en droit, activiste pour les droits des travailleuses du sexe depuis plus de 10 ans, coordinatrice d’un programme de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe chez Médecins du Monde.
Pluma Sumaq est une artiste latino-américaine ex TDS
Les associations / collectifs
- Le STRASS désigne le syndicat du travail sexuel (Paris)
- Act Up
- Mouvement du Nid
- Jasmine est un programme de Médecins du monde visant à lutter contre les violences faites aux travailleur·euses du sexe dans leur activité
- Les Roses d’Acier
- Acceptess-T
- Collectif des Femmes de Strasbourg-Saint Denis
- Le projet parisien Bus des femmes
- Paloma à Nantes
- Grisélidis à Toulouse
- Cabiria à Lyon
- Putains dans l’âme à Besançon
- La fondation Mama Cash
- Les Roses d’Acier
- Lotus Bus
Les évènements
- Le festival Explicit, Expressions Plurielles du Sexuel à Montpellier
- Le festival queer sexualités dissidentes WHAT THE FUCK ? FEST***!
- Le SNAP !, festival des discours et représentations des travailleur·ses du sexe.
Docu / films
- Film documentaire EMPOWER Perspectives de Travailleuses du sexe.
Comptes à suivre :
- Le compte instagram @par.et.pour
- “Le Putain de Podcast” de Loubna
- Le compte instagram @tapotepute
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Lexique :
- Une sugar babe désigne une femme plus ou moins jeune qui, contre une rémunération, accepte de passer du temps avec un homme riche, un sugar daddy
- TDS = Les travailleur·euses du sexe
- Le BDSM (“bondage discipline sadism masochism”) renvoie à un ensemble de pratiques sexuelles faisant intervenir le bondage, les punitions, le sado-masochisme, ou encore la mise en scène de domination et de soumission.
- Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)
- Le terme “abolos” désigne les abolitionnistes
- Le pimp désigne le “mac” ou le proxénète
- “Cis” est le diminutif de cisgenre et désigne une personne dont le genre (identitaire) correspond à celui qu’on lui a attribué à la naissance
- “Trans” est le diminutif de transgenre et désigne une personne qui ne s’identifie pas à son sexe assigné à la naissance ou qui a entamé un processus afin de faire mieux correspondre son expression de genre et son identité de genre
- La procédure dite “Dublin” fait partie du processus de demande d’asile s’il est prouvé que la personne est passée dans un autre pays de l’Union européenne avant de faire sa demande dans le pays où elle se trouve
Le Putain de Podcast
C’est une émission sur le travail du sexe et tout particulièrement sur la prostitution animée par une ancienne TDS.
Episode 1 : Lila
Sujets : Les différences entre les systèmes réglementaristes et la décriminalisation totale du TDS ou encore de la prostitution au 19ème siècle.
Episode 2 : Rose
Rose est maman solo et vit de l’AAH. L’allocation adulte handicapé. Elle complète ses revenus avec la prostitution.
Sujets : La vie quand on a une maladie psy invalidante, de sa volonté de se battre contre sa dépendance a la cocaïne, de l’importance de sortir de la solitude et de l’isolement quand on est travailleuse du sexe et plus largement de la question du stigmatisation des prostituées dans la société actuelle.
Episode 3 : Alex
Alex est un homme prostitué depuis 17 ans.
Sujets : Chemsex qui est une pratique qui consiste a mélanger sexe et drogues, de la Prep, un traitement contre le VIH beaucoup utilisé par les TDS, d’anxiété sociale et même du fantasme de la prostitution. Attention, il est question a plusieurs reprises dans cet épisode de GHB. Cette drogue connue sous le nom de « drogue du violeur » est aussi utilisée de manière récréative et c’est de cette manière qu’elle est abordée dans l’épisode.
Episode 4 : Alice
Alice est une travailleuse du sexe américaine qui exerce depuis 7 ans. Le podcast parle de sugar dating, des lois Sesta Fosta qui ont été votées aux Etats-Unis, mais aussi de choses beaucoup personnelles comme l’inceste qu’elle a vécu de la part de son père et de l’influence de ce trauma dans sa vie et dans sa pratique du TDS.
Episode 5 : Sofia
Comme son nom l’indique ce podcast cible tout particulièrement les prostituées mais il y a une petite exception avec l’interview de Sofia, une ancienne actrice X qui est l’un des personnages principaux du livre Judy Lola Sofia et moi publié par Robin d’Angelo en octobre 2018 et qui as pour sujet le porno. Ce podcast est donc un droit de réponse de la part de Sofia qui a beaucoup de choses à dire, aussi bien sûr les méthodes du journaliste que sur le milieu du X en général.
Episode 6 : Camille
Sujets : Addiction à l’alcool, de trans-identité, de troubles psys et de pauvreté.
Exposition
Avec « Histoires de prostitution, Paris 1976-1979 », la Maison de la Photographie Robert Doisneau, à Gentilly, avait consacré une exposition à Jane Evelyn Atwood. La vie nocturne parisienne est la toile de fond du travail de cette artiste américaine qui n’était pas encore photographe lorsqu’elle arrive à Paris en 1971. « J’ai voulu connaître les prostituées et la photographie devint un moyen d’y parvenir. » J’ai eu la chance d’avoir été voir cette très belle expo. Pour voir ma story dédiée à cette expo.
Podcast Intime et Politique – La politique des putes
A travers des documentaires sonores de 4 à 6 heures, « Intime et Politique » s’attaque aux racines des discriminations sexistes et des stéréotypes de genre. Dans cette première saison, trois réalisateurs·rices activistes exploreront la thématique des corps sexués des femmes et proposeront de décaler le point de vue. Océan réalise, avec « La Politique des putes », une enquête en immersion dans laquelle il tend le micro à des travailleuses·rs du sexe. Elles disent le stigmate, la marginalisation, la précarité, les violences systémiques mais aussi les ressources et l’empowerment. Pour elles, l’intime est résistance. Dix épisodes de 30 mn pour briser les préjugés.
Cette ressource est mise à jour régulièrement.
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